L’Internet au Canada a 25 ans

Article publié par Gerry Miller, directeur exécutif, MRnet

Aujourd’hui, l’Internet fait partie intégrante de nos vies. De plus en plus, nous faisons des affaires, nous socialisons, nous apprenons et nous « naviguons » sur l’Internet. Mais où et quand tout cela a-t-il commencé au Canada?

Dès les années 1980, des universités éparpillées d’un bout à l’autre du CANET-FoundersfmfrCanada ont mis sur pied un réseau pour relier les ordinateurs centraux exploités par leurs campus respectifs. Ce réseau, qui fonctionnait à des vitesses relativement faibles, s’appelait NetNorth.

En 1989, le groupe responsable de gérer NetNorth a décidé d’adopter le nouveau protocole TCP/IP, qui avait été élaboré aux États-Unis par l’ARPA (Advanced Research Projects Agency). Ce protocole – qui est la pierre angulaire de l’Internet actuel – devenait de plus en plus populaire parmi les réseaux universitaires aux É.‑U., et il avait déjà été adopté par quelques réseaux provinciaux au Canada. La migration vers le protocole TCP/IP a été soutenue par le Conseil national de recherches du Canada, qui aidé à financer un nouveau réseau national, en plus de contribuer à la formation du comité de planification qui a lancé un appel d’offres afin de solliciter des propositions pour créer le nouveau réseau. L’appel d’offres a été remporté par l’Université de Toronto, avec des contributions d’IBM Canada et du fournisseur de télécommunications INSINC. Ce nouveau réseau a été baptisé CA*net.

Initialement, ce réseau permettait de transmettre des données à 56 Kbps (kilobits par seconde). Aujourd’hui, son « rejeton », le réseau national CANARIE, a une capacité de 100 Gbps (gigabits par seconde), ce qui signifie qu’il est 2 millions de fois plus rapide.

À ses débuts, le réseau CA*net servait principalement au transfert de CAnet mapfichiers et à l’envoi de courriels. En 1994, on a assisté à l’émergence du World Wide Web et de Netscape, et tout a changé. La croissance fulgurante de ces deux technologies a fait en sorte de doubler le trafic sur CA*net tous les 6 mois environ, ce qui a posé un énorme défi aux gestionnaires du réseau.

En 1992, après de nombreuses réunions, un groupe dirigé par Industrie Canada et regroupant des représentants du secteur privé, de même que des membres de CA*net et des milieux de la recherche, s’est mis d’accord pour former CANARIE Inc. La mission de ce nouvel organisme était, et est toujours, de concourir à la compétitivité du Canada dans tous les secteurs de l’économie pour favoriser la création de richesse et d’emplois, et rehausser la qualité de vie des Canadiens grâce au développement et à l’évolution des technologies numériques de pointe. L’un des buts de CANARIE lorsqu’il a été créé en 1993 était de soutenir l’existence du réseau CA*net, incluant sa mise à niveau pour atteindre la vitesse de 1,5 mégabit par seconde. Rapidement, l’enthousiasme suscité par le travail de CA*net et de ses réseaux associés dans les régions a fait exploser la demande pour des services de réseau, demande à laquelle un groupe d’universitaires bénévoles par ailleurs fort occupés ne pouvait tout simplement plus répondre. En 1997, CA*net a constaté que les réseaux commerciaux étaient désormais capables de répondre aux besoins de ses membres pour des services Internet, et il a décidé de mettre fin à ses activités. D’autres pans de sa mission ont été pris en charge par CANARIE, qui continue d’exploiter un réseau privé à large bande ultrarapide reliant les établissements de recherche et d’enseignement du Canada.

Beaucoup de choses depuis qu’un groupe d’universitaires bénévoles dévoués a lancé CA*net il y a 25 ans. Un grand nombre de ces pionniers sont toujours impliqués dans le Réseau national de recherche et d’éducation du Canada, et ils continuent de travailler à l’évolution des technologies numériques fondamentales qui soutiennent l’économie numérique en plein essor du Canada.

Un historique complet de CA*net et des premiers pas de l’Internet au Canada a été publié dans un petit livre intitulé « Un réseau d’un océan à l’autre ». Des exemplaires de cet ouvrage sont disponibles en document PDF ici.