Les réseaux de l’Atlantique Nord collaborent pour poser les bases d’un réseau à l’architecture planétaire

La largeur de bande dont disposent les milieux de la recherche et de l’éducation à travers l’Atlantique atteint désormais le record de 740 gigabits par seconde.

En s’alliant, les sept membres de la collaboration franchissent un premier pas vers la genèse d’un réseau mondial de la recherche et de l’éducation.

Partout dans le monde, les scientifiques coopèrent de plus en plus pour venir à bout d’enjeux planétaires comme les sources d’énergie non polluantes, la médecine et la protection de l’environnement. Pour que leurs travaux progressent, ils doivent absolument partager et analyser les données. Or, le volume de ces dernières ne cesse d’augmenter. Il est donc plus impératif que jamais que les réseaux se connectent entre eux au plus grand débit possible sur le globe.

Une collaboration transatlantique

Face à cette situation, les réseaux de recherche et d’éducation (R-E) d’Europe et d’Amérique du Nord ont uni leurs forces afin de trouver les moyens qui faciliteront et promouvront la coopération entre scientifiques. Les réseaux R-E des deux continents ont notamment établi entre eux des connexions garantissant un débit de 740 gigabits à la seconde (Gbit/s).

On doit cette connectivité et cette résilience inégalées aux efforts de l’Advanced North Atlantic (ANA) Collaboration. Née en 2013, l’ANA rassemble six réseaux R-E majeurs : CANARIE (Canada), ESnet (É.-U.), GÉANT (Europe), Internet2 (É.-U.), NORDUnet (nord de l’Europe) et SURFnet (Pays-Bas).

« Depuis la démonstration de la première connexion transatlantique de 110 Gbit/s à TNC, vers le milieu de 2013, nous avons assisté à une expansion phénoménale de la connectivité des deux côtés de l’océan », a déclaré Erwin Bleumink, chef de direction de SURFnet. « Je suis très heureux de la manière dont cette collaboration internationale a transformé une idée, née d’un besoin scientifique et du désir d’élargir les marchés, en un service d’une qualité hors du commun. »

« La collaboration entre réseaux de la recherche et de l’éducation est exceptionnelle. Collectivement, elle nous permettra de surmonter le problème des données, dont la demande croît de façon exponentielle en raison des coopérations entre scientifiques qui se multiplient dans le monde », a déclaré Inder Monga, directeur du réseau ESnet du ministère de l’Énergie des États-Unis, qui a déployé quatre liens transatlantiques de 340 Gbit/s en décembre 2014. « La capacité combinée des réseaux de recherche et d’éducation surpasse, et de loin, celle que pourrait offrir n’importe quelle organisation à elle seule. Elle nous a passablement rapproché de la vision d’un progrès scientifique que plus rien ne saurait arrêter. »

Plus de résilience pour ne pas freiner la marche des données de recherche

Au cours des trois dernières années, le partenariat n’a cessé de rehausser le débit et la résilience des réseaux de l’Atlantique Nord. L’amélioration la plus récente vient du projet NEAAR, coordonné par l’Université de l’Indiana (É.-U.) et financé par la National Science Foundation (NSF) des États-Unis, qui a ajouté un lien de 100 Gbit/s entre les carrefours de New York et de Londres.

« Si le projet NEAAR greffe un tronçon de 100 Gbit/s à l’ensemble, nous sommes encore plus emballés par le relèvement global du débit et de la résilience, car la connexion de 100 Gbit/s du NEAAR a été établie sur un réseau câblé auquel les réseaux R-E n’avaient pas encore accès », a affirmé Jennifer Schopf, chercheuse principale attachée au projet NEAAR, à l’Université de l’Indiana. « Nous sommes enchantés de nous joindre à la collaboration transatlantique, qui s’appuie sur la confiance et le partage. Dorénavant, nous pourrons mettre plus d’emphase sur la connexion avec les réseaux R-E africains, ce qui fait partie de la mission du NEAAR. »

La connexion de 100 Gbit/s du NEAAR porte la connectivité des réseaux R-E à des fins générales à 400 Gbit/s, des deux côtés de l’Atlantique Nord. ESnet assure un débit de 340 Gbit/s grâce à quatre circuits distincts qui traversent le nord de l’Atlantique. Pour donner plus de résilience aux échanges des milieux de la recherche et de l’éducation, les partenaires prennent le relais quand une panne majeure affecte un réseau ou quand la réparation des fibres optiques rompues se prolonge, deux soucis constants dans la gestion des réseaux transocéaniques de câbles à débit élevé.

Rendre la connectivité plus sûre dans l’avenir : la Global Network Architecture

Tandis que les connexions à haut débit transatlantiques se développent et prennent de l’ampleur, des spécialistes en réseautique des réseaux R-E et des exploitants de carrefours informatiques de la planète se sont regroupés pour faire en sorte que les chercheurs aient accès à tous les résultats dont ils ont besoin pour leurs travaux, non plus seulement localement, mais à l’échelle du globe.

Pour y parvenir, les principaux architectes des réseaux R-E de la planète, y compris les organisations qui concourent au réseau de l’Atlantique Nord, ont énoncé une série de principes généraux et de lignes directrices techniques qui encadrent les collaborations de ce genre et autorisent le partage des coûts de même qu’une harmonisation des investissements.

Le travail – réalisé dans le contexte de l’initiative Global Network Architecture (GNA) – établit une architecture de référence et trace une carte routière avec lesquelles les réseaux de recherche et d’éducation nationaux et régionaux pourront appuyer plus uniformément la recherche, du début à la fin. Au bout du compte, ces efforts engendreront une nouvelle génération d’interconnexions mondiales plus performantes, prévisibles et résilientes pour la recherche et l’éducation.

L’ANA conforme aux règles de la GNA

En janvier 2017, la GNA rendait publique la première version de son architecture de référence. Le groupe de l’ANA est très enthousiasmé d’annoncer qu’il se conforme à la nouvelle architecture.

« Nous sommes heureux de constater qu’après évaluation, le premier maillon du réseau R-E intercontinental a été jugé conforme à l’architecture de référence de la GNA », a déclaré René Buch, chef de direction de NORDUnet. « Nous sommes persuadés que d’autres organisations et mouvements coopératifs, ailleurs, nous imiteront bientôt. Pareille conformité nous aidera à progresser vers un futur réseau mondial de recherche et d’éducation dont les interconnexions respecteront les normes de la GNA. »

Dave Lambert, président et chef de direction d’Internet2 a déclaré pour sa part : « La possibilité d’un jeu de principes plus solides en matière d’architecture réseau, susceptible de servir de base aux réseaux de recherche internationaux d’avant-garde, a été évoquée il y a quelques années et je suis heureux de voir que nous avons réussi à nous entendre sur les normes initiales, ainsi qu’à les mettre en place aussi vite. Il en résulte des bases nettement plus solides sur lesquelles les projets mondiaux en recherche et en science pourront s’appuyer afin de se rapprocher de leurs résultats. »

Steve Cotter, chef de direction de GÉANT, a ajouté : « Ce travail était une étape indispensable visant à illustrer comment des réseaux différents, soutenus financièrement par de nombreux organismes gouvernementaux, peuvent collaborer et s’attaquer aux enjeux qui ébranlent la société. Ensemble, nous testons de nouveaux modes opérationnels et découvrons des moyens d’économiser qui serviront de modèle à une future infrastructure mondiale pour la recherche et l’éducation.

Jim Ghadbane, président et chef de direction de CANARIE, a déclaré : « Nous sommes extrêmement heureux de travailler avec nos partenaires de l’étranger afin de concevoir et d’instaurer l’infrastructure dont les chercheurs ont besoin pour faire avancer la science dans leur communauté, et partout ailleurs sur la planète. Le travail de l’ANA illustre à merveille comment la collaboration au niveau des ressources et de l’expertise peut subvenir aux besoins des chercheurs sur le plan local. »

Aperçu de l’expansion prévue par la Global Network Architecture

Pour en savoir plus sur l’initiative Global Network Architecture : https://gna-re.net/

Pour en apprendre davantage sur le monde des réseaux R-E, on lira le blogue international In The Field qui propose des articles des quatre coins du monde sur les gens et les projets pour lesquels les réseaux de recherche et d’éducation ont fait une différence.

Renseignements

Ela Ienzi
Directrice, Communications
CANARIE Inc.
(613) 943-5432
[email protected]

Un mot sur CANARIE

CANARIE renforce le leadership du Canada en science et en technologie en exploitant l’infrastructure qui sous-tend la recherche de calibre mondial dont les Canadiens récoltent tous directement les fruits.

Ensemble, CANARIE et les douze réseaux provinciaux et territoriaux qui sont ses partenaires forment le Réseau national de recherche et d’éducation (RNRE) du Canada. Dans les universités, les collèges, les instituts de recherche, les hôpitaux et les laboratoires publics, des Canadiens comptent sur ce réseau ultrarapide pour participer à des projets de recherche et d’innovation à la fine pointe de la technologie qui usent massivement des données, avec leurs collègues, au Canada et dans une centaine d’autres nations.

Au-delà du réseau, CANARIE finance et promeut la création de logiciels scientifiques réutilisables qui accélèrent la découverte. L’organisme soutient aussi financièrement Données de recherche Canada dans ses efforts pour piloter les initiatives nationales en gestion des données scientifiques. D’autre part, par le truchement de la Fédération canadienne d’accès, il dispense des services de gestion des identités grâce auxquels le milieu universitaire bénéficie d’une connectivité sûre et universelle, doublée d’un accès aux contenus. Pour faciliter la commercialisation dans le secteur canadien de la technologie, CANARIE met des ressources en infonuagique à la disposition des jeunes entreprises inscrites à son service ATIR et rassemble un puissant conglomérat de partenaires des secteurs public et privé au Centre of Excellence in Next Generation Networks (CENGN).

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Pour en savoir plus, on visitera le site www.canarie.ca.